CARNAVAL-KARAOKE
Rendez-vous déguisés, samedi 14 février à 17h, place de la mairie pour défiler dans les rues de Pouillon.
A l'arrivée aux arènes et selon la tradition Gasconne, nous brûlerons San Pansar *
Une soirée karaoké avec vente de tapas, suivra au hall des sports
* Le personnage central du carnaval en Gascogne est San Pansar, littéralement Saint Ventru.
C’est un personnage à la face rubiconde, signe de bonne chère excessive, amateur de femmes, « trufandé » c'est-à-dire moqueur, licencieux et totalement soumis à l’élan vital du printemps que l’on sent venir ( j’aurai l’occasion de vous en parler avec le personnage de l’ours qui incarne la sexualité bestiale)
Mais avec tous ces défauts, il incarne aussi l’esprit de la fête, l’indépendance du peuple par rapport à l’autorité. Ce personnage est récurrent au moins dans tout le Sud de la France ( et peut-être ailleurs) puisqu’on l'y retrouve sous le nom de Sen Crebassi ( Saint Goinfre) ou en Provence sous celui de Carmentran.
En Béarn, tous les ans son parcours est codifié : il a échappé au jugement de l’année passée, s’est réfugié en Aragon d’où il repart le jour de l’Epipahanie, pour récupérer son trône. Il part donc d’Aragon à Anso, pour passer par les Eaux Bonnes, Oloron Sainte Marie puis divers villages des Pyrénées et son « passa carrera » jalonné d’autant de soirées gastronomiques et arrosées le conduit à Pau la dernière semaine de février pour « ue hartera de nau dies ». Là il pense que sa marche triomphale le porte vers le trône alors qu’il va y être jugé.
Ce sont les forces moralisatrices composées de «lous de qui cau, lous sarrats de cu et piche-vinagre » qui reprennent le dessus dans ce jugement : il y est traité de « coquin, gran porcas, canhas, sac à bi » La mise en scène lui impute aussi d’autres méfaits en lien avec l’actualité : l’augmentation des impôts locaux, Sarkozy, les mauvaises performances sportives, l’abandon de la langue béarnaise. Le procès est encore un moyen de défoulement. Il se défend simplement en disant qu’il a apporté la fête, le bonheur et le rêve. Les autorités le condamnent à être brûlé, châtiment auquel il échappera mystérieusement… pour se réincarner l’année suivante.